Les randonnées en forêt ou à travers les sentiers de campagne sont souvent l’occasion de faire de belles découvertes. Parmi elles, les champignons, véritables joyaux du sous-bois, attirent les curieux et les gourmands. Mais attention, car tous ne sont pas comestibles. En France, de nombreuses espèces, aussi belles soient-elles, peuvent être dangereuses, voire mortelles. On fait le point.
Les champignons toxiques les plus fréquents en France
Certaines espèces sont à éviter absolument, même en petite quantité. Le danger vient parfois de leur ressemblance avec des variétés comestibles, rendant la confusion particulièrement risquée.
Parmi les plus redoutés, l’amanite phalloïde est responsable de la majorité des intoxications mortelles. Souvent confondue avec des champignons comestibles, elle attaque le foie de manière irréversible. Dans le même genre, on retrouve l’amanite vireuse, l’amanite printanière, et l’amanite panthère, toutes très toxiques, et parfois mortelles.
La galère marginée, souvent trouvée sur du bois mort, peut facilement être prise pour une petite pholiote, alors qu’elle contient des toxines similaires à celles de l’amanite phalloïde.
Autres espèces à connaître : le cortinaire couleur de rocou, qui s’attaque aux reins, le paxille enroulé, autrefois consommé mais aujourd’hui reconnu comme dangereux, ou encore le tricholome équestre, suspecté de provoquer des atteintes musculaires graves.
Même certains champignons dits “comestibles” dans certaines régions ou traditions, comme la gyromitre comestible, peuvent se révéler très toxiques s’ils sont mal préparés. Quant au bolet de Satan ou au faux-clitocybe lumineux, leurs effets digestifs peuvent être violents.
Les champignons comestibles à savourer avec prudence
Heureusement, la nature offre aussi de nombreux délices que l’on peut cueillir et cuisiner, à condition de savoir les reconnaître avec certitude.
Le cèpe de Bordeaux (ou boletus edulis) est sans doute le plus apprécié. On le trouve sous feuillus comme sous conifères, en fin d’été et en automne. La girolle, jaune vif et parfumée, est également très prisée, tout comme la trompette de la mort, sombre et savoureuse.
Le pied de mouton, reconnaissable à ses aiguillons sous le chapeau, est un autre incontournable des bois. Plus tôt dans l’année, au printemps, la morille attire les amateurs, mais attention : elle est toxique crue et doit être parfaitement cuite.
Certaines espèces, comme le bolet à pied rouge ou l’amanite rougissante, sont également consommables mais uniquement après cuisson. Il en va de même pour la coulemelle, grande lépiote que l’on trouve dans les prairies, ou la russule charbonnière, une des rares russules fiables, à la chair ferme.
Points de vigilance essentiels
La règle d’or en cueillette : ne jamais consommer un champignon dont l’identification n’est pas absolument certaine. De nombreuses espèces comestibles ont des sosies toxiques. Un doute ? Ne prenez aucun risque.
Par ailleurs, certaines espèces comestibles sont toxiques crues, comme les morilles ou les bolets à pied rouge. Une cuisson suffisante est alors indispensable.
Il est vivement recommandé de faire vérifier votre récolte par un pharmacien ou un mycologue expérimenté. De nombreuses associations locales et sociétés de mycologie proposent également des sorties encadrées et des ateliers d’identification. Comme le rappelle la Société lorraine de mycologie :
« Dans la majorité des cas, les champignons comestibles ont des sosies qui sont toxiques. »
Une cueillette responsable, pour une nature préservée
Enfin, n’oubliez pas qu’un champignon est aussi un acteur de l’écosystème forestier. Cueillez avec modération, respectez les lieux, ne détruisez pas les spécimens que vous ne connaissez pas et renseignez-vous sur la réglementation locale en matière de cueillette.
La randonnée en pleine nature est un merveilleux moyen de se reconnecter à l’environnement, mais aussi de mieux comprendre les trésors et les dangers qu’il recèle. En restant curieux, respectueux et prudent, chaque sortie peut devenir une véritable aventure sensorielle et pédagogique.
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